Réforme de la formation professionnelle : Muriel Pénicaud annonce le doublement du nombre des écoles de production d’ici la fin du quinquennat présidentiel

image illustrant la réforme de la formation professionnelle
Auteur David Garcia - Centre Inffo pour le Carif Espace Compétences - 05/07/2018
 

La ministre du Travail Muriel Pénicaud a annoncé le doublement du nombre des écoles de production d’ici 2022, à l’occasion de la remise du prix de l’Association des journalistes de l’information sociale à Simon Bolle, étudiant en apprentissage au journal L’Équipe, auteur d’un article intitulé « Écoles de production, le contrat de confiance ». La cérémonie s’est déroulée mardi 3 juillet, dans les locaux de France stratégie à Paris.

La caractéristique principale des écoles de production est de former le jeune en situation réelle de production. Accompagné par un maître professionnel, il apprend et travaille au sein d’une « école-entreprise », pendant les deux tiers du temps de formation. Le réseau des écoles de production est constitué de 25 écoles majoritairement implantées en Auvergne-Rhône-Alpes. Elles accueillent environ 800 jeunes.

2 000 élèves

D’ici la fin du quinquennat d’Emmanuel Macron, au printemps 2022, le nombre d’écoles de production devrait passer de 25 à 50, et le nombre d’étudiants de 800 à 2 000. C’est ce qu’a annoncé Muriel Pénicaud lors de la remise du prix de l’Association des journalistes de l’information sociale à un jeune journaliste de l’École publique de Tours, en apprentissage au quotidien L’Équipe. La ministre a salué « le modèle de réussite pour l’insertion professionnelle des jeunes » représenté par les écoles de production.

Une fois la loi promulguée, cet engagement devrait être concrétisé dans une convention entre l’État et la Fédération nationale des écoles de production (FNEP). Présent lors de la cérémonie, le délégué général de la FNEP, Corentin Rémond, a salué l’action sans précédent du gouvernement en faveur de ces établissements atypiques, qui, comme l’a fait remarquer Muriel Pénicaud, citant l’article du lauréat, privilégient le « faire pour apprendre plutôt qu’apprendre pour faire ».

Financement garanti

L’annonce gouvernementale intervient après l’adoption d’un amendement (voir la pièce jointe) au projet de loi « pour la liberté de choisir son avenir professionnel » voté en séance publique à l’Assemblée nationale. Ce dernier garantit un financement des écoles sur une fraction de la taxe d’apprentissage correspondant à l’ancien « hors quota » (lire article Centre Inffo).

Deux autres amendements ont été adoptés depuis, cette fois par la commission de la culture et la commission des affaires sociales du Sénat.

Code de l’éducation

Le premier (voir la pièce jointe), présenté au nom de la commission culture par le sénateur du Val-de-Marne Laurent Lafon (Union centriste), insère les dispositions relatives aux écoles de production dans la partie législative du code de l’éducation relative aux établissements privés hors contrat. Et ce « dans un souci de lisibilité et de sécurité juridique ».

Bourses de l’État

Le second (voir la pièce jointe), présenté notamment par le sénateur du Rhône Michel Forissier (Les républicains), co-rapporteur du projet de loi avenir au professionnel au Sénat, vise à ce qu’une liste des écoles de production soit établie chaque année par arrêté du ministre chargé de la formation professionnelle. « Cette liste garantira que l’ensemble des établissements répondent à un même modèle pédagogique », précise l’exposé des motifs. Surtout, il habilite les écoles de production à recevoir des bourses de l’État pour leurs élèves. Aujourd’hui, pour recevoir des élèves boursiers, chaque école du réseau doit être habilitée par le recteur d’académie, après avis du conseil académique de l’éducation nationale. « Seules quelques écoles le sont, compte tenu d’une procédure contraignante. Il est donc proposé de généraliser cette habilitation à l’ensemble des écoles de production », souligne l’exposé des motifs. Revendication de longue date de la Fédération nationale des écoles de production, celle-ci s’est réjouie de l’adoption de cette mesure, par la voix de son délégué général.

Pour s’appliquer éventuellement dans le cadre de la future loi, ces deux amendements devront être confirmés par une majorité de députés.

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Réforme de la formation : Conférence animée par Jean-Philippe Cépède le 12 juin 2018 à Marseille

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 Réglementation

La commission des affaires sociales du Sénat a adopté plus de 200 amendements. La Commission Mixte Partitaire qui se tiendra avant la fin juillet reviendra vraisemblablement sur la majorité de ces modifications.

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Accord National Interprofessionnel sur la formation professionnelle

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