Réforme de la formation professionnelle : l’innovation libérée ? (Fffod)
Libération
Si l’innovation en formation est a priori libérée par la dernière réforme de la formation, quelques points n’en continuent pas moins d’interroger certains acteurs. Ainsi par exemple de Laurent Amice, directeur du développement de la formation continue à l’université de technologie de Troyes, qui s’inquiète des effets de la monétisation du compte personnel de formation et de la régulation des prix par la future agence France compétences : « le plafond du CPF interroge la solvabilité du marché », analyse-t-il. Et de se demander quelle sera la capacité d’investissement des organismes de formation et établissements d’enseignement avec un CPF capitalisé à hauteur de 5 000 euros sur 10 ans et 8 000 euros pour les moins qualifiés. De même avec le passage du financement de l’apprentissage par subvention au régime du coût au contrat. Ce dernier s’appliquant déjà aux contrats de professionnalisation, il relève qu’en fonction des Opca, le taux horaire varie aujourd’hui de 9,15 euros à 25. En fonction de ce qui sera décidé demain, c’est là aussi la « capacité d’investissement et d’innovation pédagogique » des établissements qui sera impactée, estime-t-il.
Ouverture
Directeur de l’ingénierie au Centre national de la fonction publique territoriale (CNFPT), Denis Cristol se déclare lui satisfait d’une loi qui « présente une ouverture sur le numérique. » Conscient par ailleurs qu’il s’agit d’ « une loi encore assez technique », il précise toutefois qu’il reviendra aux acteurs de se saisir des opportunités : « libre à nous de profiter de l’impulsion donnée par le cadre pour innover », prévient-il.
Contrôle
Sur les questions de suivi et de contrôle d’assiduité des apprenants à distance, Denis Cristol évoque un mix de solutions : recours aux fonctionnalités des outils utilisés (plateforme Fun pour les Mooc et plateforme Formadist de Syfadis pour les formations hybridées), mais aussi et surtout « un rôle essentiel de médiation humaine pour le formateur ». Il le souligne, la question du suivi au sens d’un contrôle commandé par une quelconque réforme n’est pas un « point de focalisation » : « ce qui nous importe, c’est l’augmentation du pouvoir d’agir de l’apprenant en situation professionnelle. »
À noter que le Fffod pilote un groupe de travail consacré aux justificatifs d’assiduité d’un e formation à distance : http://www.fffod.org/nos-activites/groupes-de-travail/article/justificatifs-d-assiduite-d-une-formation-a-distance. Sur le même sujet, voir aussi le projet Attetoodle d’attestations automatiques du suivi de formations à distance en formation tout au long de la vie, développé par l’université du Maine en collaboration avec l’université de Lorraine.