Veille thématique sur les Carif Oref

Le CARIF Espace Compétences vous propose une veille informative sur le réseau des Carif Oref. 

L’importance de disposer au sein des territoires d’outils permettant de recenser et de vulgariser des données sur l’emploi, la formation et l’orientation a été soulignée par Bruno Clément-Ziza – chef du département de la stratégie et directeur de projet du plan d’investissement dans les compétences (PIC) à la DGEFP. Carine Seiler, conseillère spéciale auprès du Haut-commissariat aux compétences et à l’inclusion dans l’emploi insistait sur le savoir-faire des Carif-Oref tandis que David Duval, conseiller formation professionnelles, éducation et emploi au sein de Régions de France mettait en avant leur rôle central au sein des territoires.

Pour les Hauts-de-France, l’État et la Région ont confirmé la volonté de s’appuyer sur l’expertise et les travaux réalisés par le C2RP dans le cadre du prochain CPER.

Pour concrétiser ces engagements, une nouvelle convention dotée de moyens supplémentaires a été signée entre la DGEFP et le réseau des Carif-Oref (RCO). Celle-ci vise à garantir la chaîne de production de l’information sur l’offre de formation et réaffirme le rôle des Carif-Oref en matière de production et de gestion de l’information sur la formation dans le cadre « d’obligations de service public ».

Ce rôle est étendu au champ de l’apprentissage pour lequel l’association du RCO devra « impulser et relayer, au sein du réseau des Carif-Oref, une nouvelle dimension de la collecte, de la qualification et de la diffusion de l’offre de formation professionnelle en apprentissage, qui devra être opérationnelle au 1er janvier 2020 ».

Enfin, RCO devra « définir un socle commun de contributions homogènes pour accompagner l’Etat et ses services, les Régions, les acteurs et opérateurs publics intervenant dans les champs de l’orientation, de la formation et de l’emploi ».

Le chef du département de la stratégie et directeur de projet du plan d’investissement dans les compétences (Pic) a également souligné l’importance de disposer dans les territoires d’outils permettant de recenser et de restituer en les vulgarisant des données sur l’emploi, la formation et l’orientation.

Signe de la légitimité de ces acteurs, la DGEFP et le Réseau des Carif-Oref ont signé en septembre dernier une nouvelle convention dotée de moyens financiers supplémentaires, à hauteur de 500 000 € annuels. Cette convention conforte le rôle essentiel du réseau dans “la chaîne de production de l’information sur l’offre de formation” y compris dans le domaine de l’apprentissage. Elle “est une reconnaissance supplémentaire de notre rôle d’ensemblier”, estime Laurent Baudinet, nouveau président du Réseau des Carif-Oref.

En contractualisant avec l’association qui représente les Carif-Oref, l’objectif des services du ministère du Travail est de mieux articuler les actions au niveau national et dans les territoires, ce qui va amener, par exemple, le réseau à travailler à la constitution d’un socle commun de prestations.

Réunis à Lille, le 10 octobre, à l’occasion de leur rencontre nationale, les Carif-Oref ont vu leur positionnement territorial et leurs actions en matière d’observation, d’analyse et d’information salués par leurs parties prenantes. « La loi [du 5 septembre 2018] n’a pas modifié l’idée que le bon échelon pour articuler les politiques de formation, d’emploi et d’orientation c’est l’échelon régional », a indiqué Bruno Clément Ziza, de la DGEFP [ 1 ]. Le chef du département de la stratégie et directeur de projet du plan d’investissement dans les compétences (Pic) a également souligné l’importance de disposer dans les territoires d’outils permettant de recenser et de restituer en les vulgarisant des données sur l’emploi, la formation et l’orientation.

Sur des sujets comme la relation emploi formation « vous avez un savoir-faire rare » a confirmé Carine Seiler, conseillère spéciale auprès du Haut-commissariat aux compétences et à l’inclusion dans l’emploi. Pour les Régions désormais en charge de l’orientation, le rôle des Carif-Oref est également considéré comme « central », selon David Duval, conseiller formation professionnelle, éducation et emploi au sein de Régions de France.


Une convention et des moyens

Signe de la légitimité de ces acteurs, la DGEFP et le réseau des Carif-Oref ont signé en septembre une nouvelle convention dotée de moyens financiers supplémentaires, à hauteur de 500 000 euros annuels. Cette convention conforte le rôle essentiel du réseau dans « la chaîne de production de l’information sur l’offre de formation » y compris dans le domaine de l’apprentissage. « Cette convention est une reconnaissance supplémentaire de notre rôle d’ensemblier », estime Laurent Baudinet, qui vient d’être élu à la présidence du réseau des Carif-Oref. En contractualisant avec l’association qui représente les Carif-Oref, l’objectif des services du ministère du Travail est de mieux articuler les actions au niveau national et dans les territoires, ce qui va amener, par exemple, le réseau à travailler à la constitution d’un socle commun de prestations.

Ce dialogue constructif s’instaure dans un contexte où les problématiques d’analyse des besoins en compétences et d’évaluation des actions de formation deviennent plus que jamais stratégiques. D’où des attentes fortes de la part des parties prenantes des Carif-Oref. Un des enjeux à l’avenir sera de mieux structurer les données issues des territoires avec celles des observatoires de branches ou avec les statistiques publiques. Dans le domaine de l’offre de formation par exemple, il faut pouvoir disposer d’une norme qui puissent s’adapter en temps réel aux besoins des acheteurs, illustre Bruno Clément-Ziza, pointant la nécessité de faire évoluer le langage harmonisé Lhéo.


Partage de données

De son côté, France Compétences, la nouvelle instance de régulation, entend s’appuyer sur les travaux des Carif-Oref dans ses missions d’observation et d’évaluation du système de la formation mais aussi d’animation des observatoires de branches. À l’avenir l’objectif sera « de trouver des complémentarités et de favoriser le partage de données afin de construire des outils qui puissent être partagés par tous », indique Véronique Dessen-Torres, directrice du pôle territoires et partenariat de France compétences.

Les Carif-Oref ont également un rôle clé à jouer dans la cadre du plan d’investissement dans les compétences. À la demande du Haut-commissariat, ils sont ainsi chargés de produire « une lecture sectorielle des programmes régionaux de formation » avec pour objectif de mesurer la contribution des Pactes, les déclinaisons régionales du Pic « à la transformation des filières économiques », explique Carine Seiler.


Force de propositions

Mais plus globalement, le Haut-commissariat invite les Carif-Oref à être force de propositions, en s’impliquer par exemple dans la définition de nouveaux indicateurs pour évaluer l’impact des formations. Selon Carine Seiler, en tant que « capteur des réalités du terrain », les Carif-Oref peuvent contribuer à mieux informer et orienter les publics, à améliorer les parcours de formation et à identifier les expériences sur lesquels d’autres acteurs pourront capitaliser. Un rôle vertueux qui nécessite cependant des capacités d’innovation.

Face à ces impératifs de partage des données, de structuration des outils et d’innovation, la coordination des acteurs sur le terrain sera essentielle. Une des priorités du réseau comme l’indique sa nouvelle vice-présidente, Muriel Vergès-Caullet, est de pouvoir « inscrire le dialogue avec l’État dans un rythme pluriannuel ». Une formalisation des relations avec d’autres acteurs n’est pas à exclure. Régions de France suggère par exemple de travailler à « une forme de conventionnement » avec les Carif-Oref.


Gouvernance renouvelée pour le réseau des Carif-Oref

Laurent Baudinet et Muriel Vergès-Caullet ont été élus respectivement président et vice-présidente du réseau des Carif-Oref, mercredi 9 octobre. Les deux élus exerceront leurs fonctions jusqu’à la fin du premier semestre 2020, date de fin de mandat de la précédente équipe. Le poste de président était vacant depuis le départ de Catherine Pauly, qui avait été élue à la tête du réseau aux cotés de Mario Barsamian en juillet 2018.

Laurent Baudinet, secrétaire général de l’U2P Nouvelle-Aquitaine, est administrateur du Carif-Oref Cap Métiers

Muriel Vergès-Caullet, conseillère régionale en Bourgogne Franche-Comté, préside le Carif-Oref Emfor. Elle siège aussi au conseil d’administration de Centre Inffo en tant que représentante des Régions.

A l’instar des réformes précédentes, elle implique de nombreux acteurs avec des compétences passant parfois de l’un à l’autre, et s’appuie sur de nouveaux dispositifs tel le Pic, dont le Pacte est la déclinaison régionale.

Pour Bruno Clément-Ziza, chef de projet Pic à la DGEFP, avec laquelle le Réseau des Carif-Oref (RCO) fait l'objet d'une nouvelle convention au périmètre étendu, « l’échelon régional reste le bon échelon pour mettre en place les politiques de formation ».Rappelant que « l’Etat n’est pas compétent en matière de formation », il souligne que les Carif-Oref sont « garants de l’équilibre, voire de l’équilibrisme, des rôles partagés entre Etat et Région. »


Eclairer les choix

La loi « avenir professionnel » fait de chacun un « auteur de son parcours professionnel territorialisé ». A cet égard, les intervenants se sont accordés à dire que l'observation des territoires, sans laquelle aucun choix éclairé n’est possible, est une compétence reconnue des Carif-Oref.

« Lorsque nous avons des interrogations sur des spécificités territoriales, nous nous tournons vers le Carif-Oref » explique Françoise Durand, responsable emploi formation au Medef Normandie. A même de pressentir les évolutions qui s’amorcent, notamment en termes de besoin en compétences, « les Carif-Oref nous permettent d’objectiver, de décloisonner nos silos d’observation et sont le relais des branches qui ne sont pas présentes dans nos régions. »

Pour Véronique Dessen-Torres, directrice du pôle Territoires et Partenariats de France compétences, les Carif-Oref doivent être à l’articulation entre le national et le régional. « Il faut que ce qui est structuré en transversal par les observatoires de branche puisse être exploité par les observatoires régionaux du réseau » indique-t-elle.

La conseillère spéciale au Haut-commissariat aux compétences et à l’inclusion pour l’emploi, Carine Seiler a quant à elle rappelé que les Carif-Oref sont également les « meilleurs experts de la relation emploi-formation. »


Une addition de valeurs ajoutées

A titre d’illustration, Corinne Lafitte, directrice de Cap Métiers Nouvelle Aquitaine, a évoqué les axes forts de l’implication des Carif-Oref dans le déploiement des pactes régionaux : diagnostics, collecte de l’offre, professionnalisation, information, évaluation, etc. De même, « le rôle des Carif-Oref dans l’orientation, nouvelle compétence des Régions, est majeur » a rappelé David Duval, conseiller Formation professionnelle, Education et Emploi à Régions de France, institution qui a d’ailleurs auditionné le RCO en juin en vue de mettre en place un conventionnement.

« L’ADN des Carif-Oref est d’être dans l’accompagnement et l’animation des acteurs. C’est aussi l’ADN de leur réseau » a indiqué Muriel Vergès-Caullet, sa vice-présidente. Si la réforme de 2018 et les attentes des financeurs viennent sur certains points le « bousculer », le RCO a cette « capacité à se réinventer » assure-t-elle, soulignant que le réseau doit aussi « mieux donner à voir tout ce qu’il fait. »

« Les Carif-Oref sont encore trop discrets » reconnaît Bernard Barbier, directeur de Défi métiers. Mais la transformation est en marche avec un nouveau site, « un fonctionnement interne renouvelé » et une « culture de réseau qui se construit. »

Les conditions sont donc réunies pour que le RCO joue pleinement son rôle de grand ensemblier et continue d’innover à travers l’offre de service de ses 19 entités régionales et 600 professionnels aux expertises fortes. « Le défi est énorme et les équipes des Carif-Oref ont énormément à proposer » prévient Laurent Baudinet, secrétaire général de l’U2P Nouvelle-Aquitaine et tout nouveau président du RCO.