« Le CPF est compatible avec les politiques de formation des entreprises » (Laurent Durain, Caisse des dépôts)

image illustrant la réforme de la formation professionnelle
Auteur Estelle Durand - Centre Inffo pour le Carif Espace Compétences - 5/02/2019
 

Face à un compte personnel de formation (CPF) à la seule main des salariés, comment concilier initiative individuelle et stratégie d’évolution des compétences au sein d’une entreprise ? À Biarritz, lors du Club Entreprise de la 16ème Université d’hiver de la formation professionnelle, Laurent Durain, directeur de la formation professionnelle de la Caisse des dépôts, a détaillé la palette de solutions qui s’offre aux employeurs.

La loi du 5 septembre 2018 laisse aux entreprises, ainsi qu’à d’autres financeurs, la latitude d’abonder les comptes individuels de formation des salariés. Ce mécanisme ouvre aux employeurs de nouvelles pistes à explorer en matière de gestion des ressources humaines et de dialogue social, selon la Caisse des dépôts, qui va gérer les fonds alloués au CPF y compris, à partir de 2020, les financements complémentaires.

« Les entreprises et les branches professionnelles ont la possibilité de jouer sur les règles d’alimentation du compte », explique Laurent Durain, directeur de la formation de la Caisse des dépôts et consignations (CDC). La loi prévoit qu’un salarié ayant travaillé, sur l’année, au moins à mi-temps, soit crédité de 500 euros (800 euros pour les moins qualifiés). À moins qu’un accord d’entreprise ou de branche ne définisse des conditions d’alimentation plus favorables. Un employeur pourra, par exemple, faire en sorte que les personnes travaillant à quart temps aient le même niveau de crédit que les autres. Il contribuera ainsi à « accélérer la capacité de ses salariés à se former », précise Laurent Durain.

Renforcer son attractivité

Des dotations sur le compte des salariés sont envisageables, « de façon régulière ou à titre exceptionnel, en fonction des résultats de l’entreprise », illustre le directeur de la formation professionnelle de la CDC. De quoi renforcer l’attractivité d’une entreprise et fidéliser ses équipes. Dans tous ces cas de figure, le salarié garde la main sur son compte. Le financement complémentaire n’est pas conditionné à une entrée en formation.

Mais ce mécanisme d’abondement est imaginable dans une logique de co-construction des parcours professionnels. Dès lors que sa finalité fait écho à sa stratégie d’évolution des compétences en interne, l’entreprise a la latitude de contribuer financièrement au projet d’un salarié.

Co-construire des parcours

Autre scénario de co-construction : fixer, par un accord d’entreprise, de groupe ou de branche, des abondements ciblant des formations spécifiques. Dans ce cas, une procédure particulière est prévue par la loi. « À la fin de la formation, l’employeur nous envoie de manière dématérialisée la facture de l’organisme de formation, le numéro de Sécurité sociale des salariés concernés et une copie de l’accord collectif indiquant les règles de financement », explique Laurent Durain. La Caisse des dépôts se charge ensuite de rembourser l’entreprise des sommes correspondant aux CPF mobilisés par les salariés dans la limite des droits inscrits sur leur compte.

Aide au recrutement

Ces abondements prévus par accords collectifs constituent un moyen d’encourager les salariés à se former. Ils sont aussi susceptibles de contribuer à résoudre des difficultés de recrutement. « Une branche a intérêt à ce qu’il y ait des candidats compétents sur le marché du travail. Elle peut très bien décider de manière temporaire ou permanente de compléter le CPF des personnes qui suivent une formation jugée stratégique », illustre Laurent Durain.

La palette des modalités d’intervention des entreprises et des branches professionnelles est vaste, selon le directeur de la formation professionnelle de la CDC. Tout l’enjeu pour l’institution financière sera de mettre en place des procédures d’abondement simples. « Nous devons être aussi efficaces dans le lien avec les entreprises que nous souhaitons l’être dans la relation avec les usagers », affirme Laurent Durain.

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