L’idée n’est pas de faire table rase des dispositifs d’orientation existants, mais de les adapter

image illustrant la réforme de la formation professionnelle
Auteur Camille Jourdan - Centre Inffo pour le Carif Espace Compétences - 19/07/2018
 

Océane Charret-Godard, vice-présidente en charge de l’orientation en Bourgogne-Franche-Comté, a partagé avec Le Quotidien de la formation sa perception des nouvelles dispositions orientation contenues dans la loi « pour la liberté de choisir son avenir professionnel » actuellement en discussion au Parlement.

Le Quotidien de la formation - Quel sera le nouveau rôle des Régions en matière d’orientation ?

Océane Charret-Godard - Cette réforme élargit notre champ d’intervention : la Région devra maintenant informer sur les métiers et la mixité professionnelle non seulement les salariés et les demandeurs d’emploi, comme elle le fait dans le cadre du Service public régional de l’orientation (SPRO), mais aussi les élèves et les étudiants. Cela passe par de la documentation, élaborée en lien avec l’Onisep (Office national d’information sur les enseignements et les professions) et avec les services de l’État.

Le Quotidien de la formation - Ce transfert de compétence vous paraît-il cohérent ?

Océane Charret-Godard - Il semble surtout incomplet : l’État reste chargé de définir et de décider de cette politique d’orientation. En résumé, on demande aux Régions d’appliquer sans pouvoir décider. Pourtant, elles sont habituées à travailler avec les acteurs de la formation, et connaissent les différents enjeux sur leurs territoires. Il n’est pas judicieux de plaquer une vision générale au niveau régional. En outre, pour le moment, le projet ne prévoit aucun moyen supplémentaire pour assumer cette nouvelle tâche.

Le Quotidien de la formation - Comment votre Région se prépare-t-elle à assumer ce nouveau rôle ?

Océane Charret-Godard - Avec le Rectorat, nous avons commencé à dresser un état des lieux des initiatives menées par l’Éducation nationale et par d’autres organismes et parfois cofinancées par la Région. Ce recensement permettra d’avoir une vision plus nette de ce qui se fait déjà sur le territoire, y compris dans le cadre du SPRO. L’idée n’est pas de faire table rase des dispositifs existants, mais de les adapter.

Le Quotidien de la formation - Les actions destinées aux élèves et aux étudiants seront-elles nécessairement différentes de celles proposées aux salariés et demandeurs d’emploi ?

Océane Charret-Godard - Les informations sur les données économiques ou sur la réalité du marché de l’emploi restent les mêmes quels que soient les publics, mais on ne s’adresse pas de la même manière à un lycéen et à un demandeur d’emploi. Toutefois, des outils communs pourront être utilisés. Par exemple, la Région Bourgogne-Franche-Comté a récemment lancé Cléor, une application qui s’adresse à tous les publics et les accompagne progressivement dans leur orientation tout au long de leur vie. La Région n’a donc pas attendu le projet de loi pour proposer de tels outils.

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