Organismes de formation, Opca, entreprises, CFA, tout le monde est impacté par la réforme, y compris l’État

image illustrant la réforme de la formation professionnelle
Auteur Christelle Destombes - Centre Inffo pour le Carif Espace Compétences - 8/10/2018
 

Invité par le Collectif des présidents pour l’amélioration de la formation professionnelle et de l’apprentissage le 4 octobre 2018, Stéphane Lardy, directeur adjoint de cabinet de Muriel Pénicaud, a voulu rassurer les acteurs sur les objectifs de la loi et sur le calendrier des prochains mois.

« Il n’y aura pas 173 décrets, mais une soixantaine à paraître avant la fin de l’année. Nous regrouperons un certain nombre de sujets », a rassuré Stéphane Lardy, directeur adjoint du cabinet de Muriel Pénicaud. Il répondait à l’interrogation suscitée par la publication d’un imposant échéancier, devant le Collectif des présidents pour l’amélioration de la formation professionnelle [Le collectif des présidents regroupe des organisations à but non lucratif du champ de la formation professionnelle et de l’apprentissage.], le 4 octobre à Paris.

Car la réforme doit toujours être expliquée, et les acteurs rassurés : « organismes de formation, Opca, entreprises, CFA, tout le monde est impacté, y compris l’État, a précisé Stéphane Lardy. Ce beau projet impose de nouveaux modes de fonctionnement ».

Le vieux monde…

Finis, les taux horaires divergents selon les branches pour une même certification. Place à la monétisation du CPF, un moyen d’assurer sa montée en puissance : « Quand vous avez des euros, c’est plus clair. Je suis persuadé que la monétisation est un moyen de l’appropriation du CPF. »

Finie l’intermédiation des Opca, l’heure est à la confiance : « La désintermédiation est un moyen d’accéder à l’ambition d’individualisation, plaide Stéphane Lardy. Nous assumons les droits individuels construits collectivement. Aujourd’hui seuls 2 % des salariés prennent l’initiative de se former, si nous arrivons à 5 % par an d’ici 2022, nous serons contents. »

Finie l’action de formation sous la forme de stage, place à l’Afest (action de formation en situation de travail) inscrite dans la loi : « C’est un point majeur, un instrument pour que leurs salariés des TPE-PME accèdent à la formation ». Interrogé sur le risque d’effet d’aubaine, Stéphane Lardy précise : « Nous serons attentifs à la façon de distinguer l’action de formation d’une activité productive ».

Finies enfin, les Régions qui décident d’ouvrir telle ou telle place de CFA, place à la stratégie : « Ce n’est pas le rôle de la puissance publique d’ouvrir des places, les Régions auront un rôle de régulation avec le schéma régional des formations en alternance. »

Une année de transition

Répondant au stress des financeurs, Stéphane Lardy a rassuré : « il n’y aura pas de collapsus, pas de trou de trésorerie pour les CFA, des groupes de travail réunissent les CFA, les Régions et les directeurs d’Opca pour que la phase de transition se passe au mieux ».

Cependant les acteurs doivent se saisir de la loi, « qui impulse et contraint ». Le message est clair : « les Opco [Les Opérateurs de compétences sont appelés à remplacer les Opca. Les accords constitutifs doivent être négociés entre branches professionnelles d’ici au 31 décembre 2018, pour entrée en vigueur des agréments au 1er avril 2019.] offreurs de service auront un rôle majeur dans l’alternance, l’ingénierie de formation dans les écosystèmes territoriaux. Si le mercato n’est pas fini à la fin de l’année, si nous constatons qu’il n’y a pas de cohérence, nous demanderons de renégocier ».

« Cette réforme est systémique », plaide Stéphane Lardy. Elle offre l’opportunité d’un travail en partenariat, d’un dialogue entre acteurs, pour s’adapter aux enjeux d’une société apprenante, plus individualiste, confrontée à la digitalisation et à l’intelligence artificielle, qui exigent des compétences cognitives. Cette loi n’est pas contre les Régions, ni contre les organismes de formation, ou le paritarisme, a-t-il précisé, elle implique un changement culturel notamment sur l’apprentissage, « au bénéfice des familles et des entreprises, qui devront aussi mieux accueillir les jeunes ».

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 Vidéo / Interview

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