L’accompagnement, clé de la réussite du projet de loi « pour la liberté de choisir son avenir professionnel » ?

image illustrant la réforme de la formation professionnelle
Auteur Nicolas Deguerry - Centre Inffo pour le Carif Espace Compétences - 24/05/2018
 

Après les organisations patronales mardi 22 mai, c’était au tour des organisations syndicales représentatives d’être auditionnées par la commission des affaires sociales de l’Assemblée nationale sur le projet de loi « pour la liberté de choisir son avenir professionnel », mercredi 23 mai. Sur fond d’individualisation des droits, elles regrettent à nouveau la monétisation du compte personnel de formation et appellent à renforcer l’accompagnement.

Sur la question du compte personnel de formation (CPF), les organisations syndicales ont à l’unanimité fait connaître leur désaccord au sujet de la monétisation. Ainsi de Maxime Dumont (CFTC), qui oppose les 14,28 euros de l’heure avancés par le Gouvernement aux 40 euros selon lui alloués dans le cadre d’un compte en heures. Prenant l’exemple du bilan de compétences, il souligne qu’il faudra désormais environ 3 ans pour financer cette prestation estimée entre 1 500 et 2 000 euros, contre un an auparavant dans le cadre d’une durée moyenne de 20 heures. Pour Michel Beaugas (FO), la monétisation va également compliquer les négociations en entreprise sur les abondements. Si Yvan Ricordeau (CFDT) estime intéressante « l’approche système » du projet de loi, il n’en rejoint pas moins ses collègues pour dénoncer la monétisation du CPF et l’individualisation des droits. Pour Michel Beaugas, il s’agit d’expliquer que la logique d’individualisation des droits, n’équivaut pas au principe de « garanties collectives, ensuite déclinées individuellement ». La suppression du congé individuel de formation (Cif), au profit du CPF de transition professionnelle, est également source d’inquiétude, notamment relayée par Jean-François Foucard (CFE-CGC), qui y voit une « baisse de droits ».

Médiation

Tous insistent également sur l’importance qu’ils accordent à l’accompagnement dans un système qui accentue l’individualisation des droits. À cet égard, l’appli « Trip Advisor de la formation » souhaitée par le gouvernement fait craindre une « coupure » avec les conseillers en évolution professionnelle (CFTC, FO) et une montée en puissance des formations « loisir » au détriment des formations à visée professionnelle (CFE-CGC). Pour Yvan Ricordeau, le projet de loi a véritablement innové avec le financement - insuffisant selon Jean-François Foucard, satisfaisant selon Maxime Dumont -, du conseil en évolution professionnelle. Il insiste, la question de l’accompagnement est prioritaire pour la CFDT et les droits personnels doivent être accompagnés. Maxime Dumont pointe que son organisation réclame l’obligation d’indiquer au cours de l’entretien professionnel ce qu’est le CEP, mesure selon lui de nature à développer « l’appétence pour la formation ».

Enfin et toujours matière de CEP, l’unanimité se fait aussi pour rejeter la logique des appels d’offres, assimilée à une privatisation du conseil aux salariés et à un désaveu des Fongecif.

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