« Point de liberté de choisir son avenir professionnel en l’absence de droit effectif à s’orienter tout au long de la vie » (Schany Taix, CIBC)

image illustrant la réforme de la formation professionnelle
Auteur Nicolas Deguerry - Centre Inffo pour le Carif Espace Compétences - 09/07/2018
 

La monétisation du compte personnel de formation prévue par le projet de loi « liberté de choisir son avenir professionnel » n’inquiète pas uniquement les partenaires sociaux. Dans une tribune adressée à Centre Inffo, Schany Taix, délégué général de la Fédération nationale des centres interinstitutionnels de bilan de compétences (FNCIBC), s’alarme des conséquences pour les dispositifs d’accompagnement (conseil en évolution professionnelle, bilan de compétences et validation des acquis de l’expérience).

Comme l’Association syndicale des centres de bilan de compétences (ASCBC, voir article Centre Inffo), la Fédération nationale des centres interinstitutionnels de bilan de compétences (FNCIBC) s’inquiète des nouvelles conditions d’accès au bilan de compétences dessinées par la réforme en cours. Pour son délégué général, Schany Taix, le risque est « de priver les individus de faire des choix éclairés ».

Sous-financement

Avant d’en venir au bilan de compétences, le délégué général de la FNCIBC se livre d’abord à un calcul sur le financement du conseil en évolution professionnelle (CEP). Doté d’une enveloppe de 200 millions d’euros pour un objectif de 2 à 3 millions d’actifs, le budget du nouveau CEP fixe le prix de revient de la prestation à moins de 100 euros. Soit une baisse tangible pour une mission jusqu’ici « valorisée autour de 600 euros par actif accompagné », relève-t-il. Et de commenter : « Comment accompagner un salarié […], sinon en limitant les temps d’entretien, en recourant à des outils digitaux, en réduisant la personnalisation ? »

Accompagnement ou formation ?

Au-delà de cette fragilisation du CEP, Schany Taix note ensuite dans l’actuel projet de loi « la disparition du congé bilans de compétences et du congé VAE [Validation des acquis de l’expérience] ». Et s’il reste la possibilité de mobiliser un bilan de compétences ou un accompagnement VAE dans le cadre du CPF monétisé, le délégué général paraît convaincu que les individus ne le feront pas, pour deux raisons : premièrement, parce qu’« un bilan de compétences équivaudra à trois ans de CPF monétisé (contre une année de CPF actuel en heures et aucune heure dans le cadre du congé bilan) » ; deuxièmement, parce qu’ « une démarche de VAE équivaudra à trois voire quatre ans de CPF monétisé ».

Conséquence, selon Schany Taix : sommés d’« arbitrer » entre « se satisfaire du niveau d’accompagnement d’un CEP, choisir de mobiliser son CPF pour un accompagnement ou le mobiliser pour une formation », les actifs vont perdre la possibilité de bénéficier d’une « vraie ingénierie de parcours professionnel ».

Documents joints

Réforme de la formation professionnelle ou comment la loi « pour la liberté de choisir son avenir professionnel » pourrait laisser des individus seuls face à leur choix de formation professionnelle - Schany Taix, Fédération nationale des CIBC, juillet 2018

 Télécharger

 

Tribune FNCIBC

 Télécharger

 retour

logo du centre inffo

 Actus vidéo

Réforme de la formation : Conférence animée par Jean-Philippe Cépède le 12 juin 2018 à Marseille

 (re)voir

 

Facebook Live le 29/05/2018: Webinaire sur la réforme de la formation professionnelle organisé par le Carif:

 Réglementation

La commission des affaires sociales du Sénat a adopté plus de 200 amendements. La Commission Mixte Partitaire qui se tiendra avant la fin juillet reviendra vraisemblablement sur la majorité de ces modifications.

 consulter

Accord National Interprofessionnel sur la formation professionnelle

 consulter