Les opérateurs de compétences se mettent en ordre de marche
Le travail d’instruction des demandes d’agrément des opérateurs de compétences suit son cours. « La plupart des champs sont stabilisés, le périmètre des opérateurs de compétences commence à bien se dessiner », selon Cédric Puydebois, sous-directeur des politiques de formation et du contrôle à la DGEFP qui intervenait lors du 9ème rendez-vous du cycle « Dessine-moi la réforme », organisé le 21 février par Centre Inffo. Sur les treize dossiers instruits, sept sont proches de l’agrément, mais six nécessitent encore des négociations en vue de rapprochements.
Rapprochements en cours
Sur le périmètre de l’économie de proximité, la CPME et l’U2P, organisations patronales qui portaient des projets concurrents, ont été invitées par le ministère du Travail à s’entendre sur un opérateur commun. Elles seraient proches du but. « Les négociations sont suffisamment avancées pour qu’un accord soit, sous peu, finalisé et ouvert à la signature des organisations syndicales de salariés », indique Cédric Puydebois. Dans le champ des services à forte intensité de main d’œuvre, des branches professionnelles qui s’étaient prononcées pour le projet porté par le Medef ont été invitées à rejoindre l’opérateur de compétences de la propreté, du travail temporaire et de la sécurité constitué autour du Faf-TT. Les autres branches ayant choisi d’adhérer à Wellcom devront se tourner vers des opérateurs dont le périmètre est validé tels que celui de l’industrie dans le cas du textile. Enfin, deux opérateurs de compétences – celui de la cohésion sociale et celui de la santé – s’avèrent cohérents mais pourraient être amenés à se rapprocher. Des syndicats majoritaires ont fait valoir leur droit d’opposition au sein de plusieurs branches ayant adhéré à l’opérateur de compétences de la santé. « Nous avons appelé les partenaires sociaux à une nouvelle négociation en ouvrant une option de rapprochement des champs de la cohésion sociale et de la santé, ce qui permettrait d’avoir un opérateur de compétences plus robuste », précise Cédric Puydebois.
Travaux de préfiguration
Dans l’attente des résultats des négociations en cours, l’examen des autres projets se révèle dans l’ensemble positif. « Il y a des dossiers de grande qualité, souligne Cédric Puydebois, je suis frappé de voir que les branches se sont saisies du sujet. » Projet d’observatoire commun, analyse des besoins des entreprises en vue de constituer une offre de service adaptée, réflexion sur les besoins en compétences en interne… : sur le terrain, des équipes de préfiguration se sont mises en place pour amorcer les chantiers qui s’imposent. Certes, il faudra du temps avant que les nouvelles organisations soient complètement stabilisées. Mais les futurs opérateurs s’organisent pour assurer la continuité de services. Ainsi certains d’entre eux vont s’appuyer temporairement sur les structures existantes qui pourront être maintenues pendant plusieurs mois. Celles-ci pourront ainsi traiter des dossiers pour le compte de nouveaux opérateurs, dans le cadre de conventions de délégation, le temps que leur organisation se stabilise.
Reste la situation de la cinquantaine de branches professionnelles n’ayant pas désigné d’opérateurs. Elles seront amenées à rejoindre l’une des futures structures. « Nous souhaitons nous assurer de leurs bonnes conditions d’accueil », précise Cédric Puydebois. Les agréments ne devraient donc être délivrés qu’une fois le périmètre des futurs opérateurs stabilisé.
Vidéo / Interview
Première vidéo de France Compétences : la nouvelle gouvernance de la formation professionnelle