La réforme modifie les relations entre opérateurs de compétences et entreprises

image illustrant la réforme de la formation professionnelle
Auteur Estelle Durand - Centre Inffo pour le Carif Espace Compétences - 4/02/2019
 

Nouveaux périmètres, nouvelles missions, les opérateurs de compétences qui seront agréés le 1er avril ne ressembleront pas aux Opca d’hier. Que peuvent espérer les entreprises de la transformation de ces acteurs ? Lors du Club Entreprise organisé dans le cadre de l’Université d’hiver de la formation professionnelle, jeudi 31 janvier, trois entreprises ont fait part de leurs attentes.

La recomposition du paysage des opérateurs de compétences bouscule les entreprises. Certaines ne savent pas encore à quelle structure elles seront rattachées. Ce qui pose des problèmes de visibilité, à Denis Coste, responsable formation d’une entité de Véolia spécialisée dans le recyclage et la revalorisation des déchets qui se trouve dans cette situation : « la formation, ça se programme, ça se planifie. Si on n’a pas les règles du jeu connues suffisamment à l’avance, rien ne se passe ». A ce stade, les formations réglementaires ont bien lieu mais tout ce qui touche au développement des compétences est en « stand-by », selon Denis Coste.

Appui technique

De son côté, EDF fait partie des nombreuses entreprises qui connaissent déjà leur nouveau point de chute. Le groupe a en effet choisi de quitter une structure interprofessionnelle (Agefos-PME) pour rejoindre le futur opérateur de l’industrie (Opco 2i). « C’est pour nous l’opportunité d’être dans un ensemble plus large avec des industriels qui ont les mêmes problématiques et de s’enrichir à leur contact », explique Fabien Lagriffoul, directeur formation et professionnalisation au sein du groupe EDF.

Ce nouvel opérateur est notamment attendu sur son expertise technique en matière de certification professionnelle. Un registre sur lequel intervenaient déjà les Opca. « Nous avons des compétences en interne, mais il va sans doute falloir les renforcer », indique Thiery Teboul, directeur général de l’Afdas, opérateur de la culture et des médias.

Simplification

De son côté, Henry de Brosses, responsable du financement de la formation pour L’Oréal France espère que la mise en place des nouveaux opérateurs sera synonyme de « simplification ». La réponse à cette exigence tient, selon lui, en un mot « subrogation ». Le règlement direct de la formation par l’opérateur, comme cela peut déjà se pratiquer, permet en effet d’éviter d’avoir à avancer les frais et à gérer le remboursement. Une position partagée par Claire Khecha, directrice générale de Constructys, opérateur de compétences de la construction : « la subrogation c’est le premier service que nous devons rendre à l’entreprise. Nous parlons le même langage que les prestataires de formation, il est normal de prendre en charge la partie administrative et de libérer l’entreprise de cette tâche. ».

Simplifier le quotidien des entreprises passera aussi, selon elle, par la capacité des opérateurs à proposer des outils innovants, et à construire une relation de confiance avec les entreprises, ajoute Thierry Teboul. Sur le plan administratif, la loi va apporter des réponses, puisque certaines procédures ont été simplifiées. La notion de feuille de présence a disparu du code du Travail et le contrôle de service fait se limite à un nombre réduit de documents, rappelle Cédric Puydebois de la DGEFP.

Les employeurs attendent aussi des services de proximité, d’où l’importance pour Denis Coste de « la présence sur les territoires des futurs opérateurs pour accompagner toutes les entreprises y compris les plus petites ». La capacité à assurer des services de proximité sur l’ensemble du territoire fait partie des critères d’agrément. Une exigence qui amène les opérateurs à renforcer leur présence sur le terrain mais aussi à déployer de nouveaux services en ligne et actions d’information ciblées, comme l’envisage Constructys.

Aide à la décision

Avec la réforme, la palette de services proposés aux entreprises y compris aux plus grandes par les opérateurs de compétences va s’étoffer. En tant qu’intermédiaire, l’Afdas entend être un « relais d’information et d’orientation » en travaillant davantage avec les acteurs ce champ mais aussi avec les autres opérateurs « pour favoriser la mobilité dans les secteurs où il y a des connexions en termes de métiers et de compétences », précise Thierry Teboul. Etre au service des projets des entreprises, c’est aussi selon l’Afdas leur apporter davantage d’outils d’aide à la décision. Ce qui passe notamment par une exploitation et une diffusion renforcée des nombreuses données dont disposent ses équipes.

En matière d’alternance, Constructys n’entend pas se limiter à la prise en charge financière des contrats. Insertion professionnelle, appui aux tuteurs et aux maîtres d’apprentissage, constitution de viviers de candidats, aide au recrutement : la liste des services à proposer est sans fin, selon Claire Khecha. La directrice générale de Constructys invite les entreprises à exprimer leurs besoins afin de construire une offre répondants à leurs attentes. La période de transition doit être, selon elle, « l’occasion de dialoguer ».

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